Compétences psychosociales
École promotrice de santé

Un champ de recherches récent et prometteur

26 / 03 / 2022 | bcr administrateur

La notion de compétences psychosociales est apparue dans le domaine de la santé comprise dans sa dimension sociale à la fois individuelle et collective. Elle est l’aboutissement de plusieurs années de maturation jusqu’à la première formulation en 1993. On ne s’étonnera donc pas qu’elle ait fait et fasse l’objet d’études spécifiques dans les domaines scientifiques de la médecine et de la psychologie en particulier. Mais le développement de l’intérêt pour cette notion l’a placée au carrefour des neurosciences, de la sociologie et des sciences de l’éducation.

Un ensemble programmatique

En 1997, l’OMS publie, en anglais, un document qui contient une introduction définitionnelle, répertorie les 10 CPS et donne des recommandations pour la mise en place de programmes de développement des CPS pour les enfants et les adolescents :
« Life skills education for children and adolescents in schools. Pt. 1, Introduction to life skills for psychosocial competence. Pt. 2, Guidelines to facilitate the development and implementation of life skills programmes, 2nd rev. »
Le tout est donc présenté comme un « programme mondial de santé mentale », publié à Genève sous l’égide de l’OMS : « Programme on mental health world health organization Geneva 1997 ».
Il est possible de lire le texte original en le téléchargeant sur cette page du site de l’OMS.

Un concept opérationnel essentiel ...

La recherche s’accorde à reconnaître dans les CPS un levier essentiel de développement et de réussite personnelle d’une part et de transformation positive des relations interpersonnelles d’autre part d’où son importance dans les domaines de la santé et de l’éducation.

« De nombreuses recherches travaillent sur le bien-être à l’école et proposent diverses recommandations pour améliorer la satisfaction des élèves et faire de l’école un lieu d’épanouissement personnel.
Parmi elles, on peut citer la méta-analyse de Durlak, Weissberg, Dymnicki, Taylor et Schellinger (2011) qui s’appuie sur 213 analyses ayant montré les effets positifs des interventions destinées à améliorer les compétences sociales et émotionnelles des élèves, de l’école élémentaire au collège. Après la mise en place d’un dispositif d’apprentissage social et émotionnel à l’école (Social Emotional Learning- SEL), les auteurs observent une améliorations des performances académiques, des effets positifs sur les compétences et attitudes sociales et émotionnelles. Ils constatent également une amélioration des comportements sociaux des élèves et une diminution des problèmes de conduite. L’ensemble de ces effets sont statistiquement significatifs six mois après l’intervention. Les résultats suggèrent que les interventions SEL peuvent être intégrées aux pratiques pédagogiques et que le degré d’efficacité est même meilleur lorsque les séances sont menées par les enseignants plutôt que par des intervenants extérieurs. Enfin, ce dispositif a des effets sur tous les niveaux de classe. »

Rapport du CNESCO, Qualité de vie à l’école, p.37

... mais encore neuf

Les chercheurs, dans leurs articles, font état de trois directions principales de recherche à mener.

1 Définition
Ils font état d’un besoin de définition de l’objet lui-même. Il est d’ailleurs à noter que les compétences psychosociales sont aussi parfois dénommées compétences psycho-émotionnelles. Cette dénomination rappelle comment ce concept voisine avec celui d’« intelligence émotionnelle » popularisé par Daniel Goleman dans son ouvrage L’intelligence émotionnelle (1995).

2 Programmes de mesures spécifiques
Ils insistent aussi sur les questions de l’évaluation des programmes de développement des CPS : si des indicateurs de réussite (réduction des problèmes de santé mentale, présence en cours, …) existent et sont utilisés, il reste à créer des outils de mesure spécifique des CPS chez les individus.

3 Travaux en langue française
Enfin, des chercheurs français expliquent le relatif retard français et les difficultés propres à la France dans la mesure où il manque des programmes de validation en langue française.

Sur ces questions, on pourra lire un article signé de Pierre-Emmanuel Encinar, Damien Tessier et Rébecca Shankland :
Compétences psychosociales et bien-être scolaire chez l’enfant : une validation française pilote.

 

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